Association Florus Histoire et patrimoine de Flourens

2009 Veillée : L’Occitan ques aquo ?

20 novembre 2009

jordi-passerat 

A la salle des fêtes de Flourens, et à l'invitation de l'Association Florus, l’abbé Georges Passerat a transmis à un public de 90 personnes sa passion pour l'occitan le vendredi 20 novembre 2009. Docteur en théologie, président du Collège d’Occitanie, l'abbé Passerat enseigne l’histoire religieuse du Moyen âge à l’Institut catholique de Toulouse et participe aux grandes manifestations dont l'objectif est de défendre la « lengo d'oc ». 

Qu'avons-nous appris ?

Cette langue a pris naissance dans les régions du sud de la Gaule occupée par les légions romaines. Jusqu'à la chute de l'empire romain au Vème siècle, le latin a peu à peu été assimilé par les langues locales. L’histoire de l'occitan a vraiment commencé avec les poésies et les chants des Troubadours au Moyen âge. Depuis, même s’il y a eu des périodes difficiles, elle n’a cessé d’être présente non seulement dans le quotidien, mais aussi dans la littérature.

Au XIXème siècle, Frédéric Mistral la dynamise en créant le Félibrige. La renommée de l'occitan est mondialisée avec l'attribution en 1904 du prix Nobel de littérature à notre grand poète. Au XXème siècle, des grands noms comme Estieu, Rouquette, Salvat, Nelli, Lafont ont poursuivi son oeuvre et ont contribué à donner à l'occitan ses lettres de noblesse.

Dans les années 1970, le renouveau se manifeste avec des chanteurs comme Marti, Nadau, Fraj.

Non, l’occitan, appelé souvent « patois », n’est pas une langue morte.

Le 24 octobre 2009, une manifestation pour la défense de la langue a rassemblé plus de 20 000 personnes à Carcassonne. Un festival lui est consacré tous les ans à Toulouse et sa région. Les stations du métro de Toulouse sont signalées en occitan. Il est enseigné dans les « calandretas » et pris en option pour le baccalauréat dans l’enseignement de l’Éducation nationale.

Les établissements scolaires Calandreta (en occitan, petite alouette) sont des écoles et collèges bilingues franco-occitanes.

La conférence de l’abbé Passerat a été illustrée par quelques chants célèbres en occitan : « la Coupo santo » et « la Toulousaine », entonnés par Natalène, venue de Rieux-Volvestre, et Jo, de Balma. Ils ont fait vibrer les fenêtres de la salle des fêtes.

Pour clôturer cette soirée, l’association Florus a offert le verre de l’amitié et régalé les spectateurs présents en leur offrant le célèbre « millas », confectionné le matin même par Aude, Francis et Jean-Claude.

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Dans la pure tradition du Midi, le « millas », simple mélange de farine de maïs et d'eau, cuisait longuement dans un chaudron en cuivre, en le remuant avec une « toudeilho », branche terminale de sapin fraîchement cueillie, en guise de spatule. On mangeait le millas quand on tuait le cochon ou le canard. Il se consommait salé, revenu dans la graisse de canard ou d'oie. Sans sel, on le dégustait tel quel ou accompagné de miel ou de confiture.