La fonderie Ilhat de Flourens
Lors de sa journée découverte dans le Gers et le Tarn et Garonne les participants avaient découvert sous les halles de Beaumont de Lomagne la statue en bronze du mathématicien Pierre de Fermat figure emblématique de cette commune.
Quelle surprise de découvrir que l’équipe de fondeurs associée à la réalisation de cette oeuvre était celle d’une fonderie à Flourens..nous avons voulu en savoir un peu plus sur cette entreprise et ces réalisations.
Théodore Despeyrous, bourgeois de Beaumont, remarquable mathématicien lui aussi, offre, en 1881, à sa
ville natale, la statue en bronze de Pierre de Fermat réalisée par un célèbre sculpteur de l’époque:
Alexandre Falguières. Mais en 1943, la statue de bronze est enlevée par les forces d’occupation.
En 1954, la population beaumontoise et le maire se mobilisent pour refaire la statue en pierre et non plus
en bronze. Cette statue de Pierre de Fermat participe à la vie de la ville: marchés, carnavals, fêtes de l’ail,
fêtes des mathématiques, etc. Une véritable mascotte qui fait la fierté de la ville et qui fascine les plus jeunes. Mais les statues vieillissent aussi. Elle s’est considérablement dégradée au fil des années. Pour preuve, les mains de la statue sont en piteux état. Une nouvelle statue, en bronze cette fois, va donc être fondue avec l’aide de l’état, du conseil régional, de la municipalité et de tous les dons recueillis auprés de la population et aussi à l’aide d’internet.
Créée en 1948 au cœur de la ville « rose »de Toulouse, la Fonderie Ilhat s'installe dans les années 70 en périphérie de cette dernière sur la petite commune de Flourens. Entreprise orientée à l'origine dans la fabrication de bronze pour l'industrie du meuble de style des sites
«Revelois», elle se diversifie au cours des ans pour être aujourd'hui présente sur de nombreux secteurs d'activités.
Michel Ilhat développe la technique de la cire perdue dans les années 80 afin de répondre à une demande de plus en plus pressante de la part d'artistes sculpteurs. De la pièce unitaire à la grande série, de la sculpture miniature à l'oeuvre monumentale, lui et ses équipes mettent à la disposition des clients tout leur savoir faire afin de les satisfaire.
Leur polyvalence adapte leur art aux divers marchés; Sculptures d’artistes, médailles de villes, de confréries et autres, art funéraire, mobilier urbain (clous de chaussée), bronzes d’ameublement, plaques publicitaires et commémoratives, etc ….
La maîtrise des deux procédés de fabrication, à savoir, cire perdue et moulage sable, nous offre la possibilité d’adapter la méthode de fabrication adéquat à l’élaboration de votre projet afin d’en optimiser le délai et le coût, cela dans le plus grand respect de vos exigences et des règles de l’art de notre métier de fondeur.
Technique de la cire perdue d’aprés les informations du site jardin Bourdelle
De l’empreinte au plâtre:
Bourdelle près du Grand Centaure, en cours de modelage
La première étape consiste à réaliser une prise d'empreinte de la sculpture désirée.
Cette empreinte sert à créer un plâtre original de l'oeuvre.Cela s'appelle le moulage à creux perdu.
Du plâtre à l’épreuve de cire:
A partir du plâtre original, un second moule est réalisé en élastomère, cette étape s'appelle « le moule estampé sous chape ».
C'est dans ce moule en élastomère qu'est appliquée de la cire liquide.
Afin d'obtenir ultérieurement un bronze creux, il est nécessaire de placer dans la cire un noyau en matière réfractaire qui présente les formes générales de la sculpture. Il peut y avoir une ou plusieurs épreuves en cire. L'épaisseur de cire correspond à l'épaisseur du bronze désirée. Le moule en élastomère est réutilisable.
Systèmes d’alimentation du moule:
Des bâtonnets de cire sont soudés à l'épreuve de cire, chacun joue un rôle et porte un nom.
Les « jets »: permettent de couler le bronze dans le moule.
Les « évents »: servent à évacuer l'air et les gaz de l'opération.
Les « égouts » : permettent l'évacuation de la cire fondue.
Aprés le coulage on peut bien les voir sur cette pomme
Le « moule de potée »:
Un « moule de potée » est créé autour de l'épreuve en cire. Il est en matière réfractaire. Les premières
couches de « potée » sont appliquées directement sur l'épreuve de cire. Elles sont importantes car elles donneront au métal son aspect extérieur.
Les autres couches de potée vont faire varier l'épaisseur du moule, cette épaisseur est précisément
calculée en fonction de différents facteurs : températures du four, grandeur de la sculpture … Ce moule de potée doit résister au four et à la coulée du métal en fusion.
la fonte:
Le « moule de potée » contenant l'épreuve de cire est ensuite mis au four. Dans un premier temps, le four atteint une température entre 200°C et 300°C la cire fond, elle laisse un espace vide qui sera occupé par le bronze liquide.
Une fois la cire évacuée du moule, on monte la température du four à 600°C pour cuire le « moule de potée » et le noyau. Le moule cuit, il est enterré, on y coule ensuite le bronze en fusion qui atteint une température de 1100°C.
Le décochage et les finitions -Différents corps de métier :
Une fois refroidi, le bronze est sorti de son « moule de potée » au moyen de maillet et/ou de ciseaux, le moule est alors détruit, c'est le « décochage » de l'oeuvre et non le « démoulage ».
Le décochage consiste à séparer une oeuvre de métal fondu par destruction de son moule. Le démoulage consiste à sortir un exemplaire de métal fondu de son moule réutilisable. Le noyau est supprimé.
A sa libération, l'oeuvre passe dans les mains de plusieurs artisans.
Le soudeur, assemble et soude les différentes parties de l'oeuvre. En effet pour les grandes sculptures, le moulage puis la fonte se font par parties.
L'ébarbeur est chargé de débarrasser l'oeuvre de tous les excédents de métal qui la recouvrent : bavures,jets de coulée, évents, égouts.
Le ciseleur remédie aux imperfections et aux défauts qui subsistent (comme les bulles d'air) à l'aide d'outils non coupants.
Le patineur qui se charge de colorer l'oeuvre. À l'état brut, le bronze est jaune-doré terne, voire parfois rose (cela dépend de sa composition).
La patine permet d'obtenir une palette de couleur du marron au vert, grâce à un processus d'oxydation de la surface du métal, obtenue à l'aide d'acides. Lorsque la couleur souhaitée est atteinte, l'oxydation est arrêtée à l'aide d'un revêtement protecteur (vernis ou cire).
Technique du moulage sable :
Le moulage au sable est un procédé de fonderie qui utilise une empreinte réalisée dans du sable dont la composition le rend à la fois facile à mouler et suffisamment figé pour pouvoir y couler le matériau fondu.
Il convient pour des matériaux de fonderie dont le point de fusion est élevé type fonte et acier. Ce sont souvent des petites séries, des prototypes ou des pièces de grandes dimensions. Le moule comporte les châssis qui contiennent le sable, le sable + ses additifs, l’empreinte créée à partir du moèle et de noyaux, le modèle ou plaque modèle, les noyaux.
Pour le moulage au sable, il existe plusieurs types de sables: si la silice est le plus répandu de par son faible coût, on trouvé également d’autres sables aux caractéristiques variées et adaptées au type de pièces (matériau, forme et résitance), ainsi il est fréquent de trouver des sables complexes types chromite, zircon
ou kerphalite.
La statue de Claude Nougaro derrière le Capitole réalisée par les fondeurs de Flourens.