Association Florus Histoire et patrimoine de Flourens

2009 Veillée : Voies et cadastres romains

11 juin 2009

Lionel Decramer Voies et Cadastres Romains Flourens

Lionel Decramer un archéogéographe passionné

 

La soirée « Voies et cadastres romains » du jeudi 11 Juin 2009 à la salle des fêtes nous a transportés 2000 ans en arrière et a été animée par Lionel Decramer, Balmanais de Lasbordes, géographe et archéologue passionné.

Dans un premier temps, Lionel Decramer a présenté la méthode tout à fait originale qu'il utilise pour étudier et comprendre les plans cadastraux et le tracé des voies élaborés par les Romains en Gaule et en Tunisie. Ces tracés soulignent l’organisation administrative, politique et urbaine des territoires qu’ils ont conquis et des cités qu'ils ont créées. 

Comme application pratique, il nous a fait découvrir la face cachée de notre cité, Toulouse,  fondée par l’illustre empereur Auguste, petit neveu de César. Il a souligné la structure en damier de la ville, parfaitement ordonnée, avec ses axes principaux. Ainsi que le tracé de la grande voie de liaison menant à Rome, la « via Aquitania », reconnue entre Toulouse et Narbonne. Certes, de très nombreuses constructions de l’Empire romain ont disparu ; mais celles qui subsistent encore ont été mises en valeur à Narbonne, Nîmes, Orange, Vaison-la-Romaine et Arles.

Bien que le Moyen âge, la Renaissance et le XIXème siècle soient mis à l’honneur dans la Ville Rose, les vestiges de cette lointaine période romaine de la création de Toulouse sont réservés aux collections des musées.

L’exposition consacrée à la villa gallo-romaine de Chiragan aux musée Saint Raymond de Toulouse en est la parfaite illustration : Musée Saint Raymond

 

Lionel Decramer nous a ensuite initié à sa méthode d’étude basée sur l’observation que ce n'est pas le hasard qui guidait les Romains pour construire leurs villes et les relier par des voies.

En effet, les caractéristiques des villes romaines étaient des rues se croisant à angle droit et une protection par une enceinte fortifiée. Les campagnes étaient organisées pour cadastrer les domaines ruraux attribués aux légionnaires vétérans, relier les villes par des voies les plus rectilignes possibles et positionner et construire le long de ces voies des villes-étapes. Pour ce faire, les Romains appliquaient des règles simple de géométrie, basées sur des mesures de longueur et des mesures d'angle.  les moyens de mesures 

La réalité de ces faits est attestée par :

  • des documents cartographiques : cadastre antique d'Orange, itinéraire de Peutinger, cadastre napoléonien et cartes d'état-major
  • et des vestiges de l'époque :

 – vestiges physiques : bornes miliaires et cadastrales, villas et exploitations agricoles, gués et ponts, débris de poteries ou d'amphores

– vestiges toponymiques : exemple lieu-dit « La Peyre » (la pierre)  pour l'emplacement d'une borne miliaire.

L'archéologue-géographe reporte ces données sur un fond topographique actuel : carte IGN, photo aérienne ou satellite. Sur ce fond, il reporte le cadastre antique et le tracé théorique d'une voie. Il recherche enfin sur le terrain des vestiges en des points particuliers de ce plan repérés au GPS. Il peut à cette occasion trouver à proximité des vestiges nouveaux.

Ce fut une soirée de découvertes et d’enrichissement pour tous, grâce à la faconde de notre conférencier hors du commun.

Le site de Lionel Decramer et de ses amis:  Archeo-Rome
Sa présentation… Il suffit de cliquer pour ouvrir : Toulouse la romaine

 

plan-cadastral-tolosa