7 septembre 2016
La veillée du vendredi 18 novembre 2016, organisée par Florus, a été une nouvelle fois un grand moment de culture. L’aviation pendant la Première Guerre Mondiale ne peut, semble-t-il, intéresser que les initiés ; mais ce sujet, traité par Francis Renard, un passionné de l’aviation, a permis à l'assistance d'aborder la grande Histoire, avec un grand H…
Illustrant son propos par de nombreuses photos et des documents inédits, le conférencier nous a permis de mieux comprendre ce conflit en exposant les choix faits à l’époque par nos dirigeants. Ces choix ont mis sur les champs de bataille des milliers de soldats qui ne comprenaient rien à cette guerre meurtrière.
L’aviation en était à ses balbutiements : n'oublions pas que le premier vol avait été réalisé en 1890 par Clément Ader. Au début de la guerre, les avions étaient des engins peu rapides, monoplaces, construits en bois, avec des ailes en toile. Ils n'étaient donc pas préparés au combat aérien. A partir de mars 1915, au même titre que les ballons captifs, mais avec une plus grande mobilité, ils ont été utilisés comme moyen de reconnaissance des lignes ennemies : observation du plan des tranchées, localisation des concentrations de troupe et des cibles potentielles des batteries d'artillerie.
Puis, petit à petit, la conception de ces machines a évolué pour les transformer en engins de combat : utilisation de nouveaux matériaux permettant de créer des avions biplaces, évolution des moteurs permettant d'emporter des charges de plus en plus lourdes. Les essais probants de tir de mitrailleuse à travers les pales d’hélice après leur renforcement en acier, ont permis d'augmenter considérablement leur puissance de feu. On assiste alors à la naissance de grands pilotes de chasse, comme Roland Garros ou Guynemer, qui ont fait la renommée de l'aviation française.
Mais il fallait que l'industrie suive : à Toulouse, les usines Latécoère participent à l'effort de guerre en fabriquant des obus et, plus tard, les premiers avions, les Salmson, sous la direction d'Emile Dewoitine.
Emile Dewoitine : arrêtons-nous un instant sur l’histoire de cet ingénieur, producteur et promoteur d' avancées technologiques et industrielles majeures dans l'aviation
L'Armée l'affecte en 1917 chez Latécoère à Montaudran, pour organiser la production de 1000 avions Salmson A2 : il obtient d'excellents résultats.
En 1920, il quitte Latécoère pour se lancer, sans la moindre fortune, dans une carrière d'avionneur. La concurrence est rude avec les constructeurs de la Grande Guerre : Breguet, Farman, Blériot et autres, superbement équipés d'usines aéronautiques. En dépit de vicissitudes de toutes sortes, Emile Dewoitine présentera, dans le grand livre de l'aviation, un bilan hors du commun.
Dans la préface du livre de Raymond Danel : « Emile Dewoitine, créateur des usines de Toulouse de l'Aérospatiale », Bernard Dufour, ancien directeur de ces usines a écrit : « Caravelle, Concorde, Airbus sont ses enfants spirituels et en tous cas ceux de l'équipe qu'il avait mis en place… »
Francis Renard, également membre de la 3AF, l'Association Aéronautique et Astronomique de France, a présenté ensuite un ouvrage réalisé avec ses camarades sur l’histoire de la société AHG, les Ateliers de la Haute-Garonne, à l'occasion de leurs 100 ans d'existence. Ces Ateliers, basés sur la Zone Industrielle de Flourens, fabriquent des rivets pour l'aéronautique et sont devenus, au fil du temps, une entreprise incontournable du secteur tant en France que sur le marché mondial. Son président, Jean-Marc Auriol, a précisé que sa famille s’était orientée vers l’aéronautique grâce, en partie, à son beau-père, Arthur Pequeux, observateur aérien pendant la Guerre de 1914-1918.
En début de soirée, l’équipe Florus avait salué la mémoire de Philippe Tissier, ancien membre de l’équipe, et de Didier Fériol, décédé il y a un an, qui avait permis la rencontre de Francis Renard et de l’Association.
La soirée s’est terminée autour du verre de l’amitié et la dégustation de biscuits en forme d’avions réalisés par les membres de notre équipe, amoureux de bonnes recettes et passionnés d’histoire. Et qui ont toujours de nouvelles idées pour faire découvrir notre patrimoine aux Flourensois et à leurs amis.