Association Florus Histoire et patrimoine de Flourens

2010 Veillée : l’habitat rural en Lauragais

19 novembre 2010

Lors de la veillée du vendredi 19 novembre 2010, dans la hall de la salle des fêtes de Flourens, l'association Florus a accueilli deux conférenciers.

Tout d'abord, Lucien Ariès nous a fait découvrir l’habitat en Lauragais.

Cet écrivain, passionné par l'histoire de sa région natale, le Lauragais, a fondé en 1989 l'A.R.B.R.E. Association de Recherches Baziègeoise-Racines et Environnement,
Lucien Ariès a illustré son propos en s'inspirant d’une ferme ou « borde », près de Castelnaudary : description des différentes parties des bâtiments et répartition des habitants par catégories sociales. Près de la maison du propriétaire, une grande bâtisse tout en longueur regroupe à la fois l’habitation du métayer ou du brassier, nom de l'ouvrier agricole, l’étable ou l'écurie. Le nombre d'arches du hangar attenant témoignait de l’importance de l’exploitation.

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Lucien Ariès a poursuivi par une description des matériaux employés. Depuis toujours, les hommes ont construit avec le matériau le plus banal, celui qui se trouve à portée de main : les feuilles et les branches en forêt, la paille dans la savane, la terre dans nos régions. C'est depuis très longtemps que la terre crue malaxée avec de l'eau, parfois mélangée à de la paille, le « pisé », puis séchée au soleil, permet de fabriquer des briques ; elle peut être aussi utilisée telle quelle, en la tassant dans des coffrages. Les Romains ont développé l’usage de la brique cuite.

Qu'en est-il dans la région ? On retrouve différents types de construction suivant la disponibilité des matériaux. Aux limites de l’Aude, les constructions sont en pierre, le calcaire affleurant largement.  Près de la Garonne, une alternance de briques et de galets a pu être utilisée.Alors que vers Toulouse, la brique cuite ou crue est dominante. Les trois techniques de construction en terre crue, qui y sont largement représentées, sont les suivantes :

  • briques de pisé simplement séchées au soleil,
  • murs de pisé, en terre massive coffrée entre des planches,
  • remplissage des colombages en « torchis », mélange de terre et de paille.

La brique cuite est appelée « brique foraine », grâce à sa cuisson et à ses dimensions particulières. La foraine est la brique du contour de la pile mise au feu qui est la plus exposée à la chaleur : elle sera la mieux cuite et donc la plus robuste. Son usage depuis l’époque gallo-romaine lui assure une place symbolique dans notre région : Toulouse, c'est la Ville Rose.

En deuxième partie de veillée, Francis Colombies nous a intéressé à l’habitat rural au XIXème siècle, d’après l’étude de Gilbert Floutard « Habitat et niveaux sociaux à l’Union dans la première moitié du XIXème siècle ».
A partir d’inventaires après décès, l’auteur définit 3 catégories sociales en milieu rural: le brassier ou ouvrier agricole, le métayer ou agriculteur exploitant et le propriétaire.

Des tableaux permettent de se familiariser avec les conditions d’existence de ces diverses familles en présentant une liste de leurs meubles, ustensiles de cuisine et vaisselle, vêtements et linge de maison, outillage et cheptel vif. Les inégalités constatées correspondent parfaitement aux inégalités sociales du monde rural au début du XIXème siècle.

La présentation de Francis : Étude de Gilbert Floutard