27 juin 2015
En ce début d'été, c’est un haut lieu de la Préhistoire que les Flourensois ont souhaité visiter. Pour leur sortie découverte, les membres de l'association Florus se sont rendu le 27 juin 2015 à Aurignac, au cœur du Comminges, à 75 km au sud-ouest de Toulouse.
Visiter le nouveau musée consacré à la grotte qui fait la renommée de ce village était en effet un ancien projet de l’association. Un Flourensois préhistorien, le curé André Algans, oncle d’un membre de Florus, s'était très impliqué dans l'étude et la mise en ordre des objets trouvés au cours des fouilles de la grotte d'Aurignac : restes fossiles d'animaux, silex taillés et industrie osseuse. Grâce à sa ténacité, un premier musée avait été ouvert en 1969. Mais, en 2000, en raison de sa vétusté, son remplacement a été prévu : un nouveau musée, très moderne et bien intégré dans le décor rural, a été inauguré en 2014. On peut y admirer plus de 300 objets provenant de la grotte.
Remontons dans le temps…
La grotte a été occupée par l'homme il y a 35 000 ans. Les caractéristiques du Paléolithique supérieur, qui s'est étendu entre 38 000 et 28 000 ans avant notre ère, ont été définies à Aurignac, qui lui a donné son nom : l'Aurignacien. Période inter-glaciaire, encore très froide dans nos régions, avec une végétation de steppe et de taïga.
Dans un premier temps, Homo sapiens chassait dans les plaines en été et se réfugiait dans cette grotte en hiver. Il y a laissé les témoignages de son ingéniosité et de son art ; les spécialistes les ont analysés avec précision, en distinguant :
- de l'outillage en silex : des lames triangulaires, trapézoïdales, étranglées ; des burins à bord abattu, en bec-de-flûte, busqués ; des grattoirs carénés, en éventail, en museau ;
- des objets en os ou en ivoire : pointes de sagaie, poignards, hameçons, alènes, spatules, sifflets, statuettes.
La grotte a été ensuite abandonnée et occupée comme abri par divers animaux dont on a retrouvé les ossements fossilisés: renne, auroch, ours, cheval sauvage.
Enfin, elle a servi de sépulture au IIIème millénaire av J.C. Puis elle a été oubliée pendant très longtemps, avant d'être découverte en 1852…
Après ce saut dans le passé, les Flourensois ont pu admirer les demeures de la vieille ville du Moyen âge. Tout au long de la journée, de nombreuses rencontres fortuites ont animé les visites. C'est ainsi que le propriétaire d’une maison du XVIIème siècle nous a raconté l’histoire de sa demeure et de sa ville.
Pique-nique à Notre-Dame-de-Lorette, à quelques kilomètres à l'est d'Aurignac. Bonne occasion de découvrir les magnifiques bâtiments et le cloître de cet ancien hôpital bâti au XVIIIème siècle par les évèques de Comminges et sauvé de la ruine en 1985.
C’est à Alan que nous avons ensuite découvert le Palais des évêques. A la fin du XVème siècle, un évèque avait transformé sa demeure en palais. Peu à peu transformé et embelli par les évèques de Comminges, ce palais devint leur résidence d'été. Vendu à la Révolution, il ne subsistait au début du siècle qu'une tour dont le tympan était ornée d'une magnifique vache sculptée : cet animal est le symbole du blason des Comminges. En 1912, les habitants ont sauvé la vache de la destruction. Le palais est en cours de réhabilitation depuis 1998 et sert d’habitation aux propriétaires.
La journée s’est terminée dans un lieu tout proche d'Aurignac : la chapelle Notre-Dame de saint Bernard est un sanctuaire dédié à la méditation, certes plus modeste que celui de Lourdes, mais où la même apparition est survenue au XVIIème siècle. La chapelle, détruite à la Révolution, a été rebâtie dans les années soixante sous l’impulsion d’André Algans.