9 juillet 2016
Le samedi 9 Juillet 2016, l’association Florus a organisé sa sortie culturelle. C’est en Ariège que toute l’équipe, élargie à des amis fidèles, s’est retrouvée pour des « visites découvertes » préparées par Francis Rouzaud, enfant de ce coin des Pyrénées.
Les forges de Pyrène
La matinée, sous un ciel brûmeux, a été réservée à la visite des Forges de Pyrène. On peut admirer dans ce magnifique parc de 5 hectares, à Montgaillard, tout près de Foix, la reproduction, grandeur nature, d'un village des années 1900. Les maisons sont habitées par des représentants de quelques métiers d'autrefois : forgeron, sabotier, boulanger. Chacun anime un atelier interactif et explique ses techniques ancestrales. Rencontre de Baptistou et de sa petite fille Marion qui nous ont dévoilé les secrets de la fabrication et de la cuisson du pain dans le four à bois communal. Le forgeron, dans son atelier à l’odeur singulière et avec le verbe d’un vrai conteur, a transformé le fer au son de la frappe du martinet. Le martinet ou marteau hydraulique est l’ancêtre du marteau-pilon.
Nous avons pu ensuite visiter les musées du village :
– un musée des métiers d'autrefois. On peut admirer près de 6 000 outils qu'utilisaient les artisans de l'époque ;
– un musée du Fer, bâti sur une ancienne forge à la catalane. Il retrace le passé minier de l'Ariège, depuis l'extraction du minerai jusqu'à son utilisation dans la vie de tous les jours. Dans les montagnes proches de Vicdessos, une zone ferrifère à oligiste et oxyde de manganèse de 20 km sur 2 à 4 km, est connue depuis l'antiquité et a été exploitée dans certains gisements comme Rancié, jusqu'en 1929.
Après un déjeuner sorti des sacs, au pied du château de Miglos, à côté de Vicdessos, le groupe s’est retrouvé à l'entrée de la grotte de Niaux.
La grotte de Niaux
La grotte est située à mi-pente, sur le flanc de la vallée de Vicdessos, petite rivière affuent de la Garonne. Elle est connue depuis le XVIIème siècle, mais ce n'est qu'en 1906 que l'abbé Breuil reconnaissait que les peintures visibles sur les parois étaient dues à l'homme: c‘est une « grotte ornée ». La couleur des peintures est essentiellement le noir, obtenu avec du charbon de bois ou de l'oxyde de manganèse. Des prélèvements de ce charbon de bois ont permis de dater les peintures : 13 000 ans. Cette date correspond au Magdalénien, étage du Paléolithique supérieur. Homo sapiens, auteur de ces œuvres, n'en était pas à son coup d'essai, puisque les premières peintures et gravures dans les grottes européennes datent d'environ 35 000 ans.
Accompagnés d’un guide et à la lueur d’une lampe, nous avons progressé dans la grotte pour arriver au « salon noir », situé à environ 800 mètres de l'entrée. C'est dans cette salle majestueuse que nous avons pu admirer les peintures. Les traits des gravures remarquablement peints sont fins, très précis ; le dessin suggère le mouvement, tel ce bison dont la tête est tournée vers l'arrière.
Ce sont plus plus de 80 peintures d’animaux, essentiellement de grands herbivores de la faune pyrénéenne de l'époque, associés à des signes géométriques énigmatiques, qui ont été gravés et peints. A côté de plus de 50 bisons, nous avons pu admirer une trentaine de petits chevaux remarquables : ils ressemblent à s'y méprendre aux « pottoks », qui vivent actuellement dans les montagnes du Pays basque et qui sont sans doute leurs descendants. Ainsi que quelques bouquetins et cervidés. De nombreuses représentations sont criblées de flèches, témoignages de l'emprise du chasseur sur sa proie et peut-être d'un culte chamanique dans le but de préparer de bonnes chasses.
Pour nos passionnés d’histoire, ces visites ont été de grands moments d’émerveillement et de questionnements. Mais elles ont été également une source de motivation pour continuer à faire connaître à tous nos amis le riche patrimoine de notre région.